Maitreya dit qu’il n’est pas venu fonder une nouvelle religion, mais « nous libérer de la servitude » en nous enseignant l’art de la « réalisation du Soi » (…) il affirme que le Soi est distinct du corps, de l’esprit et du mental (…) Les trois piliers de son enseignement sur la réalisation du Soi sont : l’honnêteté du mental, la sincérité de l’esprit et le détachement.
Le Soi n’est pas le corps physique
Le Soi est notre véritable nature, tant que nous sommes attachés au corps, à l’esprit et au mental, nous ne pouvons pas réaliser le Soi. « Attaché » signifie que nous confondons le Soi avec le corps, l’esprit et le mental. Par exemple : Nous nous identifions au corps, nous disons : « c’est mon corps, je suis beau, laid, maigre, musclé, je suis une femme, je suis un homme. Je suis malade, je souffre, j’ai du plaisir, je suis fatigué, je suis mourant… ». Le corps physique a été façonné par notre histoire personnelle, notre environnement et notre culture, si « je » m’identifie à ce corps, je ne suis pas libre. Le Soi n’est pas le corps physique, le Soi est libre et j’en fait l’expérience par le détachement.
Les circonstances de la vie, notre éducation, nos formations nous préparent à jouer un rôle et à réaliser certaines choses dans ce monde :
Nos rôles : Père, mère de famille, conjoint ou ami, ouvrier, ingénieur, secrétaire, sans métier….
Nos réalisations : une association, une entreprise, une découverte, un jardin, une création artistique, rien…
Nous pensons que tout cela nous définit. Mais si nous perdons tout ce que nous croyons être et tout ce que nous croyons posséder alors nos vies s’effondrent comme un château de cartes. Le Soi, Lui, ne disparaît jamais. Dans le dénuement (comme dans l’abondance), nous pouvons toujours nous appuyer sur Lui. Il n’est pas nécessaire de tout perdre pour réaliser le Soi, certains en ont besoin pour faire l’expérience du détachement mais ce n’est pas indispensable.
Le Soi n’est pas l’Esprit
Pour Maitreya, être sincère, c’est parler à cœur ouvert, cela « signifie que vous vous exprimez alors tel que vous êtes réellement, que vous communiquez à partir du centre – votre centre –, le Soi »1. La sincérité de l’esprit est indissociable du détachement et de l’honnêteté du Mental. Nous sommes attachés à ce que les autres pensent de nous, nous avons peur d’être jugés, nous désirons être aimés et paraître intelligents. Dans telle situation, nous pensons qu’il est convenable de dire ceci ou bien de se comporter comme cela. Dire ce qui est convenable ou au contraire, ne pas se soucier de l’impact de ses paroles ou de son attitude, sur autrui, ce n’est pas être sincère ou détaché. Nous devons reconnaître que La plupart du temps, nous ne sommes pas vraiment nous-mêmes, nous jouons un rôle.
« Pratiquez cette attitude. Elle vous transformera, vous et votre entourage. »1 Cela n’a rien de facile, car la pratique de la sincérité de l’esprit demande d’être attentif d’instant en instant, à nos émotions négatives ou à notre conditionnement pour éviter qu’ils « parlent » à notre place.
Dans son livre A la recherche de Maitreya, la journaliste Patricia Pitchon relate cette histoire : A cette époque elle était administratrice d’un comité d’aide au réfugié de guerre, à Londres. Les relations étaient difficiles avec certaines familles, après avoir parlé de l’aide administrative qu’ils pouvaient leur offrir, Patricia Pitchon leur dit ceci :
« C’est un honneur pour nous d’aider des réfugiés ». A ce moment-là, quelque chose d’inattendu se produit. L’homme âgé, un ancien professeur de philosophie à l’université de Sarajevo, fondit en larmes. Il parla du sentiment de vide qu’il éprouvait, et de l’humiliation profonde que représentait pour lui le fait de dépendre de la charité. (…)2
Le Soi n’est pas le mental.
- Le problème des « ismes »
L’honnêteté du mental est le fait d’être libéré des « ismes » et du conditionnement. C’est le fait de voir le monde ou une situation avec un regard neuf, innocent, sans préjugés.
Le plus important, c’est de vous rappeler que lorsque vous adhérez à une idéologie, à un « isme » quelconque, ce n’est pas vous qui agissez. Les forces mystérieuses de la création se jouent de vous, vous donnant l’impression que vous êtes l’acteur. 1
Les « ismes » sont des idéologies, des croyances, des dogmes qui emprisonnent le Soi. Ils sont des énergies solidifiées. Pour comprendre que les « ismes » sont un problème, il nous suffit de regarder un débat télévisé, entre hommes politiques de différents bords. Ils parlent, se querellent et s’insultent. Le reste du temps, ils proposent de résoudre nos problèmes, non avec le bon sens et la bonne volonté mais avec leurs croyances (ismes) et un langage formaté par les agents de communication (spin doctor*). Ils n’arrivent pas à se mettre d’accord pour mettre en œuvre les solutions qui s’imposent. Sous l’emprise des « ismes », ils n’agissent pas pour le bien commun mais pour leurs propres intérêts : Obtenir le pouvoir et le garder. Les « ismes » n’apportent que guerres et chaos.
Divers groupes, sous l’emprise d’idéologies, se combattent dans la vraie vie ou sur les réseaux sociaux, pour imposer leur vérité. Nombreuses personnes, faute de mieux, obéissent aveuglément à ces leaders politiques ou religieux, pourquoi ?
Maitreya nous explique : « Si le sens moral fait défaut, les forces de la vie se tarissent et se cristallisent sous forme « d’isme ». La morale est l’eau qui purifie le mental, l’esprit et le corps des différents « ismes ». Sans le sens moral, il ne peut y avoir de discernement. Sans discernement, nous n’avons plus aucun contrôle sur « ces forces mystérieuses qui se jouent de nous »
Pourquoi le sens moral nous fait-il défaut ? Est-ce que nos gouvernements mettent suffisamment de moyen pour que les enfants aient une éducation digne de ce nom ? La réponse est non.
*Il y a une remarque très drôle dans la série Borgen (1er épisode saison 1) : un homme politique de la vieille école pose la question à un spin docteur : « en quoi consiste ton travail ? Je me demande bien ce qui justifie un tel salaire, tu es docteur, mais qui es malade ? »
- Le conditionnement
Les leaders politiques ou religieux, les milliardaires et tous les hommes de pouvoir, utilisent les croyances, les idéologies pour nous conditionner, afin de mieux servir leurs intérêts et obtenir de nous ce qu’ils veulent. Grâce au détachement, nous pouvons prendre conscience de ce conditionnement et le remettre en cause, nous pouvons alors, agir et penser selon nos propres valeurs.
La conscience est la force qui nous guide (…) Lorsque la conscience est encore endormie, toutes les théories en « isme », qui sont notre « seconde nature », contrôlent le mental, l’esprit et le corps, générant ainsi des divisions. Maitreya nous explique : Votre « seconde nature » est une nature conditionnée, mais la mise en pratique de ces trois principes* vous libérera du conditionnement. 1
* les trois principes : honnêteté du mentale, sincérité de l’esprit et détachement.
Les « ismes » et le conditionnement sont cependant nécessaires. Les « ismes », les idéologies et les croyances constituent des étapes essentielles dans la vie de chaque être humain (..) L’évolution ne peut se réaliser qu’à travers eux, ils sont un tremplin. Les êtres humains sont motivés par des « ismes », tels qu’amour, foi, confiance et patriotisme. (…) Ils leur permettent de survivre dans leur « seconde nature », c’est-à-dire le monde au sein duquel ils vivent. L’étincelle qui vit en eux doit, un jour, se libérer de cette nature et de ses illusions. 1
Sources
1Les Lois de la vie de Benjamin Creme (Partage Publication)
2A la recherche de Maitreya de Patricia Pitchon (Partage Publication)
Les livres peuvent être achetés sur le site : https://partageinternational.org/
Esprit: Il est expliqué dans les lois de la vie (p12) que, esprit est la traduction française de spirit en anglais, c’est la force qui anime le corps des êtres vivants.