1990:James E. Hansen a affirmé devant le congrès américain que le changement climatique était en marche, le NY Time en a même fait sa une, on aurait pu imaginer qu’à ce moment-là les gens se dirait qu’il faut faire quelque chose.  Presque immédiatement après ce début de prise de conscience les forces de la désinformation se sont mise en marche (…)2

D’après Maitreya, pour réaliser le Soi, nous devons faire preuve d’Honnêteté mentale, de sincérité d’Esprit et de détachement. Le Soi dont il est question n’est pas un soi personnel mais un Soi unique que nous partageons Tous, sans exception. Nous sommes collectivement le Fils Unique (Le Soi). Ce qui veut dire que si nous agissons exclusivement dans notre intérêt ou celui de notre groupe, quel qu’il soit, nous ne pouvons pas réaliser le Soi.

Le plus grand péril qui menace actuellement l’humanité est la malhonnêteté du mental. Un mental honnête est un mental non conditionné par une croyance ou une idéologie. Un mental non conditionné est ouvert et inclusif.  Un mental malhonnête est sous l’emprise des « ismes » ou des idéologies de son groupe, il manipule les informations, énonce des demi-vérités, détourne le sens des mots, propage des fausses informations, invente des complots et des ennemis afin de mieux servir ses propres intérêts et ceux de son groupe. Les exemples ne manquent pas.

Marc Fresneau (ministre de l’agriculture) déclare dans l’Ouest-France du 17/01/2024 : « l’objectif est d’avoir une agriculture compétitive et souveraine qui assure notre sécurité alimentaire, un pays qui n’est pas en mesure de nourrir sa population, c’est un pays qui est face à un risque de déstabilisation » (…)

Quand le ministre parle de souveraineté alimentaire, nous sommes forcément d’accord car nous pensons : « oui, les agriculteurs doivent nourrir la population de leur pays, en cas de crise nous risquons de manquer de nourriture… ».  Mais notez le mot « compétitive ».

D’après The Conversation : « le taux d’autoapprovisionnement – soit le rapport entre la production et la consommation françaises – est de 148 % pour le blé dur, 113 % pour les pommes de terre, 82 % pour les fruits tempérés et 103 % pour le porc. Le problème de souveraineté alimentaire n’en est pas un. Le vrai problème, c’est qu’on exporte ce que l’on produit, y compris ce dont on a besoin. Cherchez l’erreur. 1

Toujours d’après The Conversation :  Le principe de « souveraineté alimentaire » se situe au cœur des revendications. Arnaud Rousseau 3 en fait son cheval de bataille depuis son élection à la présidence de la FNSEA en avril 2023. Il demande au gouvernement à ce que cet objectif de souveraineté alimentaire soit inscrit dans la loi. Pour lui, la souveraineté alimentaire est indissociable d’une agriculture française exportatrice et surtout  compétitive sur les marchés européens et mondiaux.

La notion a pourtant été conçue dans un tout autre sens par le mouvement Via Campesina, qui la définit comme : « le droit des personnes à produire de manière autonome […] en utilisant des ressources locales et par des moyens agroécologiques, principalement pour répondre aux besoins alimentaires locaux de leurs communautés »1

Sous prétexte de souveraineté alimentaire (comprenez, agriculture exportatrice), nous devrions accepter que nos sols et

nous-mêmes soient pollués par les herbicides, engrais chimiques et compagnies ?

Le mercredi 6 décembre 2023, la FNSEA sortait du bureau d’Elisabeth Borne en déclarant fièrement que l’État abandonnait son projet de taxer l’usage des pesticides et des retenues d’eau. Cela vient conclure une séquence historique. Le 16 novembre déjà, l’Europe reconduisait l’autorisation du glyphosate pour 10 ans. Et, six jours plus tard, abandonnait aussi l’objectif de réduction de 50 % de l’usage des pesticides à l’horizon 2030. 1

La souveraineté alimentaire est ainsi devenue, depuis la crise du Covid et la guerre en Ukraine, l’argument d’autorité permettant de poursuivre des pratiques qui génèrent des catastrophes écologiques et humaines majeures. Il existe pourtant d’autres voies 1

Ceux qui soutiennent une agriculture productiviste nous disent que nous ne pourrions pas nourrir 10 milliards d’habitants avec une agriculture respectueuses de la Terre. C’est faux, de nombreuses études le prouvent. Bien évidemment nous devrons changer nos habitudes alimentaires, par exemple : arrêter de gaspiller la nourriture et manger moins de viande. Quant à la baisse des rendements (-10 à 20%) évoquée si on arrête les traitements et engrais chimiques, elle peut être compensée.

Dans The Conversation : Une revue de littérature scientifique parue en 2020, compilant plus de 5000 études menées partout dans le monde, montrait que seules des stratégies de diversification des pratiques agricoles permettent de répondre à ces objectifs de performance plurielle pour l’agriculture, tout en maintenant des rendements élevés. C’est-à-dire :

Dans 63 % des cas étudiés par ces chercheurs, ces stratégies de diversification ont permis non seulement d’augmenter les services écosystémiques qui garantissent la souveraineté alimentaire à long terme, mais aussi les rendements agricoles qui permettent de garantir la souveraineté alimentaire à court terme. 1 Lire l’article (https://theconversation.com/une-vraie-souverainete-alimentaire-pour-la-france-220560

Sources

1 https://theconversation.com/une-vraie-souverainete-alimentaire-pour-la-france-220560

https://theconversation.com/agriculture-comment-napoleon-iii-a-permis-le-productivisme-a-la-francaise-222775

Tableau p16 : https://www.franceagrimer.fr/content/download/70677/document/ETU-2023-SOUVERAINETE_ALIMENTAIRE.pdf

2 Dans le doc ARTE « l’horloge de l’apocalypse) Naomi Oreskes (Harvard University, historienne des sciences)

3Arnaud Rousseau

 Dans Capital : Par Sébastien Pommier

La crise agricole s’est, semble-t-il, arrêtée aux portes de l’empire d’Arnaud Rousseau (50 ans), le leader du syndicat majoritaire du secteur, la FNSEA, et surtout patron du puissant groupe agroalimentaire Avril. Ce géant français des huiles et protéines végétales (Lesieur, Puget…) surfe même sur des résultats records, grâce à la hausse des prix des matières premières de son secteur (colza, tournesol) et a ainsi vu son Ebitda (excédent brut d’exploitation) bondir de +64% pour atteindre 583 millions d’euros en 2022. Lire l’article (https://www.capital.fr/economie-politique/agriculteurs-en-colere-les-jolies-affaires-darnaud-rousseau-leader-de-la-fnsea-et-patron-davril-1491442

 

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